jeudi 28 mars 2013

Le Zoo des légumes

Sandrine Bonini, Le Zoo des légumes, Neuf de l'école des loisirs, 2013


Se nourrir est un acte réfléchi même pour les plus jeunes d’entre nous.
C’est du bœuf que tu fais cuire ? je hoche la tête.
Et il est mort le bœuf ?, re-hochement de tête.
Pourquoi on tue les animaux pour les manger ?
S'interroger avant de combler son appétit et dresser la liste des aliments qu’on peut ou pas manger, ceux que l’on veut ou pas manger par goût ou par conviction, comme Sara, dans Le Zoo des légumesqui décide, sur un coup de tête, de devenir végétarienne.
Sa grand-mère, qui habite au fond du jardin dans une bicoque couverte de peintures et de dessins (Martin Page décrit à merveille des maisons attachantes qui peinent à rester debout, lire son Traité sur les miroirs pour faireapparaître les dragons) lui assure qu’on ne peut jamais devenir complètement végétarien. Car autrefois, même les légumes étaient des animaux. Sauf que victimes de leur paresse, ils ont pris racine.
 Mais que manger alors ? On s’arrange de ses principes naissants avec une idée qui permet de contourner tout écart au végétarisme : respecter les aliments avant de les consommer.  D'où l’envie de faire prendre conscience aux autres de cette découverte en créant un Zoo des légumes. Une occupation dominicale que Sara s’applique à mettre en œuvre sur le champ. Hélas, le Zoo n’a guère de visiteurs, les rares copains qui font le déplacement ne la comprennent pas et se moquent d’elle.
Les vacances arrivent et Sara s’occupe de plus en plus du potager avec grand-mère. Une passion pour le jardinage partagée avec son aïeule et qui l’apaisera, par la suite, au décès de cette dernière.

Outre le sort des légumes et des questions sur notre consommation alimentaire, Martin Page raconte une belle complicité entre une grand-mère et sa petite fille dans laquelle l’imaginaire fécond des enfants se nourrit bien souvent des histoires racontées par les plus grands.

Sara, bouille ronde et natte sur l’épaule, est né du pinceau de Sandrine Bonini dont j’avais salué l’illustration d’un album de Martin Page également, La Bataille contre mon lit, avec un dessin riche en graphisme. Dans le Zoo des légumes, Sandrine Bonini a utilisé la gouache pour des illustrations douces et aériennes. Un roman à lire les pieds dans l’herbe avec ou en pensant  à sa mamie ou son papi.

Martin Page, Le Zoo des légumes, Neuf de l'école des loisirs, avril 2013

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