mardi 27 octobre 2015

mur murs

Agathe Halais

Un couple et une fillette visitent une maison à vendre près d’une forêt.
L’enfant part  seule découvrir la maison et l’histoire nous invite à la suivre de pièces en pièces. Dans le couloir, la fillette s’arrête devant la tapisserie fleurie, un motif très grand composé de violettes.  Elle imagine des visages dans ces fleurs expressives, un bouquet mural de sourires et de grimaces. L’enfant s’approche et semble étonnée de pouvoir dialoguer avec une fleur.

Sur le seuil d’une autre pièce, des arabesques appellent la fillette qui hésite et finalement passe en coup de vent devant ces monstres moustachus et  inquiétants.
Derrière une nouvelle porte, c’est le décor d’une toile de Jouy qui vient interpeller la petite. Le berger fume la pipe, la bergère tisse… Les scènes sont bucoliques et charmantes : filature, tonte… Puis, c’est la fin de la journée. Le compagnon rejoint son aimée… et l’enfant sourit.

Agathe Halais


Plus loin, un mur de hiboux glace la fillette, recroquevillée au centre de la pièce.  Hiboux ? ou assemblages fleuris ? Car tout est dans le regard que porte l’enfant à ces murs couverts d’imprimés.

Agathe Halais


A la fin du livre, on ne sait pas si la fillette viendra loger dans cette maison. Mais de cette première visite, elle conservera un souvenir, plié et caché dans la poche de sa robe, qui résonne sur le chemin du retour…

mur murs joue sur le rapport entre la réalité et l’imagination féconde de cet enfant.
Ce livre explore, avec des illustrations délicates, les vagabondages de nos esprits. Comment il est possible de se laisser berner par des premières impressions visuelles et imaginer des monstres et des chimères. Comment il est possible de s’échapper dans un décor et être à la fois l’acteur et le spectateur d’un monde merveilleux, inquiétant ou joyeux.


Agathe Halais, mur murs, Voce Verso, 2015

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