Elliot a quinze ans. Depuis la séparation de ses parents, il ne voit plus aussi souvent son père. Le juge l’a décidé ainsi et sa mère a gagné dans cette guerre que peut être le divorce. Cette nuit, il part seul observer le ciel, en cachette. Une fugue de 22h à 5 h du matin durant laquelle il s’abandonnera à l’oubli et aux souvenirs d’enfance. Les fugues nocturnes d’Elliott ne passeront pas inaperçues. Il se fera prendre. Prétexte à faire voir et à dire son malaise, lui qui passe son temps à se taire. Une histoire émouvante pour évoquer la douleur et l’incompréhension d’un divorce vu du côté de l’adolescent. Grandir c’est laisser partir son proche passé et faire naître d’autres relations, comme cette amitié complice avec une copine-voisine de collège avec laquelle il écrira des mots désillusionnés. Des mots « perdus » -« pas mal de certitudes et d’idées toutes faires, le son de la voix de mes grands-parents …, une belle façon de réaliser et d’accepter la fin de l’enfance.
Entretien avec un auteur qui écrit depuis l’âge de 6 ans,
dès l’apprentissage de l’écriture en CP, et qui avoue s’être jeter avec
enthousiasme dans l’écriture, sans relâche depuis la publication en 2001 de son
premier roman L’Effacement du monde…
Comment est née cette histoire Et des lumières dansaient dans le ciel ?
A la suite d’une conversation avec Gérard Azoulay, le
directeur de l’Observatoire de l’Espace, cellule culturelle du Centre National
d’Etudes Spatiales. Je participe depuis des années au comité de rédaction de la
revue Espace(s) qui publie des textes et autres expressions artistiques en
relation avec l’Espace et les activités spatiales. Gérard Azoulay m’a parlé du
GEIPAN (Groupe d’Etude sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés) et j’ai
immédiatement pensé qu’adolescent j’aurais adoré voir une soucoupe volante.
J’avais déjà l’idée d’un adolescent n’arrivant plus à communiquer avec ses
parents. Alors les deux idées se sont télescopées et j’ai imaginé un adolescent voyant une chose
incroyable sans qu’il puisse en parler. Se taire devenait encore plus
douloureux pour lui.
Justement pourquoi Elliott est-il si taiseux ?
Elliott est pris en otage entre ses parents. Il aime chacun
d’entre eux mais il ne sait comment agir. Il assiste impuissant à la guerre que
se livrent son père et sa mère. La moindre confidence de l’un peut devenir une
arme pour l’autre. Il est vraiment coincé dans un conflit qui ne le regarde
pas. Ce qui arrive souvent lorsque des parents se séparent dans la violence,
l’enfant en paie le prix fort. Elliot se tait. Il a raconté être sorti regarder
les étoiles avec son père et sa mère en a fait un argument pour tenter de prouver
l’irresponsabilité de son ex-mari. Il ne peut plus que se taire, il n’a pas le
choix. Et son silence renforce sa rancœur : Elliot en veut autant à son
père d’être parti qu’à sa mère d’être restée.
Que recherche Elliot en observant les étoiles ?
A travers les étoiles, Elliot procède peut-être à un retour
vers son passé, le temps où il pouvait aller les observer en toute quiétude, ce
temps de partage d’avant l’abandon de son père. Dans le livre, il est
écrit : « J’ai lu que toute les particules de l’univers sont
nées au moment du big bang, cela veut dire que l’hydrogène qui brûle au cœur du
soleil est cousin du carbone dont je suis composé. C’est peut-être une famille
que je cherche dans le ciel. Mais ça, qui va le comprendre ? »
La lumière des étoiles peut mettre des millions d’années
avant de nous parvenir, regarder les étoiles, c’est aussi contempler le passé.
Quel est le message de l’affichage des mots "perdus" ?
Le personnage de Julie est déjà présent dans mon premier
roman jeunesse, Plus haut que les oiseaux. Eliott vit dans le même immeuble que
Thomas, le narrateur des oiseaux et surtout Elliott est en classe avec la sœur
de Thomas : Julie. Ce personnage était trop peu présent dans le premier
roman, je sentais que je ne l’avais pas assez mise en avant, elle était
mystérieuse et mes lecteurs me parlaient souvent d’elle. Julie est à l’origine
de l’écriture de ces affichettes. Elle a des sortes de pouvoirs, elle devine
les gens, elle exprime les choses pour eux. Ses mots sont en lien direct avec
l’histoire d’Elliot. Ils expriment à la fois le passé perdu et l’espoir d’un
nouvel avenir.
Et les lumières dansaient dans le ciel, L’école des loisirs,
2014
Plus haut que les oiseaux, L’école des loisirs, 2012
A déguster en ligne, : ses réflexions décalées et
légères sur le travail d’écrivain
: Parfois je dessine dans mon carnet :
A paraître à L’école des loisirs :
Un roman jeunesse qui se déroule au pied de ce même
immeuble des Oiseaux et des Lumières, une histoire d’amitié et de
fuite, 1er trimestre 2015
Une pièce de théâtre pour les adolescents qui met en scène
des jeunes gens désirant devenir invisible dans une société où le moindre geste
est observé et analysé, 2e
trimestre 2015
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