ill. JiHyeon Lee |
Selon chacun, aller à la piscine
est soit une joie soit une épreuve. Et ceci n’est pas forcément lié aux
compétences que l’on peut avoir dans l’eau. On peut être un nageur hors pair et
avoir la phobie de la foule en maillots, du bruit que cela engendre ou de
l’odeur toute particulière du chlore. Je n’évoque même pas l’incroyable densité
réelle ou imaginaire des microbes dans les pédiluves…
Dans La Piscine, un garçon,
équipé de lunettes et d’un bonnet de bain, se trouve figé devant un bassin où
l’eau bleutée est immobile. On ne sait la raison de son hésitation à entrer
dans l’eau.
Tout à coup, une vague de
baigneurs déferle derrière lui : des nageurs bruyants, exubérants,
certains équipés de bouées, d’autres portant un canoë pneumatique. Le garçon
s’écarte devant cette foule impatiente qui, sans délai, se jette à l’eau.
ill. JiHyeon Lee |
Le garçon, lui, s’assoit sur le
rebord du bassin et trempe ses jambes. Autour
de lui, l’agitation est à son comble : des débordements, des cris et des
jets d’eau fusent. Finalement, l’enfant plonge, tout au fond du bassin. Au-dessus
de lui, une marée de pieds gigote. Sous l’eau, le garçon retrouve son amie et
tous deux partent à la découverte de la profondeur de la piscine. Une faune et
une flore imaginaire étonnante, loufoque et amicale.
ill. JiHyeon Lee |
C’est l’heure de la fermeture.
Les agités sortent d’un côté du bassin ; grimaçants, ils semblent mécontents de quitter le bain. Quant à nos
deux enfants, ils respirent la quiétude et affichent un doux sourire aux
lèvres, sans doute satisfaits de cette incroyable plongée sous-marine qu’ils
viennent de vivre.
La Piscine, un délicat album sans texte, nous rappelle qu’il
est possible de plonger dans le rêve n’importe où et à différents moments de la
journée. La Piscine nous dit aussi que le rêve est encore plus doux quand il
est partagé.
Ji Hyeon Lee, LaPiscine, Kaléidoscope, 2016
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